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PORTRAIT #15 : Tiphaine, fondatrice des décorations florales Les Bottes d'Anémone

Chaque mois (enfin on essaie) sur le blog, nous mettons en avant le portrait d’un(e) Vannetais(e) qui nous inspire ! Aussi bien commerçant(e) qu’entrepreneur(e), ces personnes contribuent selon nous à améliorer la vie à Vannes. Et comme d’habitude, nous fonctionnons au coup de coeur :)

En ce début de printemps, où la nature reprend ses activités et les fleurs bourgeonnent, nous avions envie de vous présenter Tiphaine, la personne qui se cache derrière Les Bottes d'Anémone 🌸 Nous avons eu un véritable coup de coeur pour son projet et sa sympathie ! Elle a créé Les Bottes d'Anémone en 2020, un service de bouquets de fleurs éco-responsables dans le Golfe du Morbihan. Dans cet article, Tiphaine nous explique tout sur son parcours, ses engagements et sa vision du métier !


les bottes d'anemone fleurs ecoresponsable vannes

Hello Tiphaine ! Peux-tu te présenter en quelques mots ?


Bonjour les Carnets de Vannes ! Je m’appelle Tiphaine Turluche, j’ai 32 ans et j’habite au Bono. Il faut savoir que je suis une grosse fan de sports nautiques et de chocolat ! 😇


Depuis petite je fais de la planche à voile et de la voile, une passion qui est devenue mon métier pendant 10 ans car je m’occupais de la logistique des équipes en compétition de voile autour du monde ! Ces années furent incroyables, mais j’avais besoin de me poser, de m’ancrer quelque part d’un point de vue perso et pro.


En arrivant au Bono, j’ai eu mon premier jardin et ça a réveillé des trucs en moi. Notamment, les souvenirs du jardin de ma grand-mère avec ses rosiers jaunes qui sentaient super bon ! J’ai eu envie de m’y investir plus, de voir mes fleurs pousser, de connaître mon quartier, mes voisins. J’ai mis en priorité ma vie locale et je me suis rendue compte que je voulais que la voile redevienne un plaisir et non un métier. Petit à petit, mon projet autour des fleurs a émergé !


Pourquoi avoir créé Les Bottes d’Anémone ? Comment en es-tu arrivée là ?


Au tout début, mon projet était de créer un Flower Truck, inspiré par un voyage à San Francisco. Mes proches m’ont tout de suite poussée à développer ce projet, j’ai commencé à faire quelques rencontres, notamment grâce au réseau entreprendre au féminin en Bretagne.


J’ai découvert l’industrie des fleurs, et là, ça a été le coup d’arrêt ! J’ai surtout découvert l’envers du décor : fleurs importées dans 85% des cas, utilisation massive de produits chimiques… Ça m’a dégoûtée !


Et un jour, par hasard, dans une salle d’attente chez le médecin, il y avait un magazine qui parlait du collectif de la fleur française, de la tendance du slow flower en train de renaître et j’ai senti un espoir de voir une possibilité de travailler différemment dans ce secteur !


J’ai tout de même commencé par faire une formation pour tester et voir si j’aime avoir le nez dans les fleurs toute la journée… Premier stage à Paris : j’ai trop kiffé !! Projet validé, il fallait que je trouve comment travailler à ma façon. J’ai fait un tour de la Bretagne pour étudier le marché des fleurs et rencontrer les producteurs. Le premier confinement m’a permit de finaliser le côté administratif et le business plan. Tout ça a pris un peu de temps : 18 mois à y penser jour et nuit avant de pouvoir vendre mon tout premier bouquet !



Quel est le concept ?


Les Bottes d’Anémone est un service de décoration florale éco-responsable. Je compose des bouquets sur-mesure et sur commande en respectant la nature et les saisons !


Au début, je me disais “est-ce que je vais réussir à faire des fleurs françaises toute l’année ?” Mais finalement, j'ai réussi à avoir des fleurs du Var tout l'hiver !

En ce qui concerne les fleurs bretonnes, il y en a de mars à mi novembre en général. Je découvre de plus en plus de producteurs avec le collectif de la Fleur Française du Grand Ouest et c'est génial ! Ils sont engagés, certains produisent en bio, nous avançons ensemble. À terme, j'aimerais beaucoup valoriser ces producteurs, faire des portraits avec des petites vidéos pour les présenter, découvrir qui se cache derrière ces belles fleurs.


Et comme les fleurs que j'utilise sont françaises, qu'elles ne voyagent pas, elles sont encore plus fraîches et tiennent plus longtemps :) Cela nous permet d'avoir des variétés qui de base ne durent pas longtemps, comme les dahlias, qui ne tiennent pas quand elles sont importées mais quand elles viennent des Côtes d'Armor, ça passe !

Je ne veux pas de la fleur standardisée, je veux de la fleur qui vit !


J'essaye aussi d'éliminer le plastique, aussi bien du côté approvisionnement que du côté client. J'utilise du papier kraft, des cartes ensemencées, des ficelles à la place des élastiques. Il y a pleins de choses à faire !


Pourquoi utilise t-on des fleurs importées en France ?


Déjà, il faut savoir que 85% des fleurs en France sont aujourd’hui importées et produites intensivement. Les fleurs importées voyagent en moyenne 10 000km avant d'être dans le bouquet ... Pour qu'elles puissent tenir autant, elles sont blindées de produits chimiques, puis réfrigérées. Donc forcément, c'est moins frais à l'arrivée ... C'est un peut le même soucis avec les fruits et légumes, mais les choses changent !


Alors pourquoi est-ce qu'on utilise des fleurs importées en France ? Je ne sais pas si c'est une question de prix, car la différence n'est pas flagrante. Je pense que c'est plutôt une question d'habitudes, de coutumes. À la St Valentin, on offre des roses, mais en France il n'y a pas de roses en février donc on en importe. Les industriels trouvent des solutions pour satisfaire ce besoin de traditions et d'habitudes. Le consommateur, avec la mondialisation, s'est habitué à avoir tout, tout de suite, au détriment des saisons et de la qualité.


Du coup, nous avons de moins en moins de producteurs en France. Ce qui rend le système logistique producteurs/fleuristes très compliqué, et c'est un de mes gros challenges aujourd'hui !


Mon rôle est de rééduquer les gens, les réhabituer à consommer différemment, de la même façon qu'on change nos habitudes de consommation dans l'alimentaire ou les fringues. Je n'ai pas toutes les solutions mais je pense que l'important c'est d'être transparent, de ne pas laisser tomber la qualité au profit de l'urgence et de montrer que la beauté de ce produit, c'est aussi sa rareté, sa production, sa saisonnalité !




Es-tu originaire de Bretagne / Vannes ?


Oui ! Je suis originaire des Côtes d'Armor du côté de mon père, mais je n'y ai pas grandi. J'ai grandi en Région Parisienne, puis j'ai vécu en Normandie, à Rennes et enfin à l'étranger. Je n'avais pas trop de fief en France mais j'avais pour habitude chaque été d'être mono de voile aux Glénans, donc à mon retour en France je suis venue en Bretagne retrouver mes amis ! Me voilà au Bono avec une petite maison qu'on a rénové et c'est génial !


Une journée type Les Bottes d’Anémone ?


Ça varie vachement ! Le lundi et mardi, c'est administratif : commandes de fleurs pour les bouquets de la semaine, compta, communication, articles de blog tout ça.


Le mercredi je reçois mes fleurs, je les prépare, je les nettoie et je fais les premiers bouquets avant de partir pour les livraisons jusqu'au vendredi !


D'où vient ce nom "les bottes d'anémone" ?


Il y a pleins de raisons ! Je cherchais un nom en lien avec moi, la Bretagne et les fleurs. Dans le nom Les Bottes d'Anémone, on retrouve ces aspects là.


Bottes : pour les bottes de pluie (en hiver, je suis madame bottes de pluies colorées) mais aussi pour les bottes de fleurs.


Anémone : parce que c’est une fleur qui pousse en hiver, en France , et notamment en Bretagne ! Aussi, la racine d'anémone "anemo" veut dire le vent, un clin d'oeil à ma vie d'avant avec la voile ;)








Tu viens de terminer finaliste du concours de la fabrique Aviva, bravo ! Quelle est la prochaine étape ?


Prochaine étape : les votes du jury régional le 8 avril ! Je vais devoir présenter et pitcher le concept auprès d’entrepreneurs, d'anciens lauréats, des personnes de l’économie sociale et solidaire et des agents de la Fabrique Aviva. À la fin, on sera noté et les 3 projets qui ont la meilleure note auront un prix financier et un accompagnement pour aider à développer le projet !


Le critère de sélection : créer de l’emploi dans l’économie sociale et solidaire. Moi j’ai besoin d’aide sur la partie livraison, communication, mais surtout j’essaye de réfléchir à l’échelle filière Grand Ouest pour développer un système d’approvisionnement et créer un lien permanent, hebdomadaire, entre les producteurs français et les acteurs du marché. Cela permettrait aussi aux producteurs de se développer.


Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton métier ?


Je pense qu'il y a deux choses : la créativité et le côté méditatif d'avoir les mains dans les fleurs ! J'adore aussi l'effet "bonheur" de ce métier. Quand j'arrive avec un bouquet, les gens sont forcément heureux, c'est hyper fort et je me nourris de ça ! Je suis comme une distributrice de bonheur, c'est hyper agréable et ça créé un lien humain et local qui me touche.


Quelle est ta fleur préférée ?


C'est super dur !!

Les renoncules sont magnifiques même si le mot n’est pas beau. Et puis elles correspondent à la magie du printemps ! Sinon, j'adore les roses, mais celles de jardin, les murs de rosiers comme chez ma grand-mère :)


Tes 3 adresses préférées à Vannes / alentours ?


Alors, comme je suis une gourmande, j’ai envie de donner une adresse gourmande :

Le restaurant YAMu avec les délicieux gâteaux de Delicatessen, je trouve que leur association fait de la magie culinaire !! C’est mon spot préféré pour déjeuner.


J'aime aussi beaucoup le spa La Villa Zen sur le port, c'est mon petit cocon d'hiver !


Sinon, j'adore juste me balader au marché de Vannes, celui du samedi où tu fais les halles aux poissons, acheter un bouquet de fleur de chez Nathalie, une productrice avec qui je bosse. Et le bar à huîtres aussi à côté de la halle aux poissons, j’adore !


Juste prendre le temps de discuter avec ces gens passionnés par leurs produits.


Plutôt crêpes ou galette ?


Crêpe !


Beurre doux ou beurre salé ?


Salé !


Un mot en breton ?


"Bleunienn" il me semble que c'est fleurs en breton :)


 

Un grand merci à Tiphaine pour cet interview si enrichissante et agréable !!

Retrouvez-là sur son site internet ici et sur Instagram ici ! Allez voir ses mini vidéos qui sensibilisent sur l’impact global du circuit international des fleurs coupées, afin de soutenir la production française.


Et rendez-vous sur notre compte Instagram Les Carnets de Vannes ici pour tenter de gagner un beau bouquet de printemps Les Bottes d'Anémone !


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